Bientôt, les éditions Cérès publieront un ouvrage consacré à l’ancien Premier ministre, Hamed Karoui, qui décrit l’homme, mais aussi le politicien qui a tenu plus de dix ans à la tête de La Kasbah.
Le 27 mars 2020 décédait l’un des plus grands acteurs et témoins de la vie politique tunisienne depuis Habib Bourguiba : Hamed Karoui. Bientôt, et moins d’un an après son décès, les éditions Cérès publieront un ouvrage d’une importance extrême sur l’un des plus importants personnages de l’échiquier politique, aussi bien sous Habib Bourguiba, que sous Zine El Abidine Ben Ali. Mais l’ancien Premier ministre fait aussi partie de cette génération de militants qui, par leurs études et leur implication politique, ont contribué à la construction de la Tunisie indépendante. On y découvre un homme politique au sens fort. Soucieux des affaires de la cité, scout, militant, médecin, édile de sa ville, dirigeant sportif, membre du gouvernement avant d’en prendre la direction. Cet ouvrage vient révéler les singularités d’un destin, celui d’un homme voué à la chose publique. Il s’emploie à restituer les valeurs, le message et les moments vécus dans l’amitié et plus rarement dans l’adversité, qui ont favorisé sa vocation.
«C’est aussi le cheminement, dans la retenue et la discrétion, d’un homme mesuré, humble, travailleur acharné, exigeant autant de lui-même que des autres, lit-on sur la couverture du livre, Un homme aimant, proche de sa famille, de ses collaborateurs et de ses patients.
Hamed Karoui parlait peu et savait écouter. Son esprit, incisif le faisait passer pour l’homme de la concision percutante. Ouvert aux autres courants de pensée et à d’autres sensibilités politiques, il bannissait la propagande tapageuse, l’idéologie obtuse et les réquisitoires.
Plus de dix ans à la tête de La Kasbah, il compte parmi les très rares chefs de gouvernement de l’histoire tunisienne qui ont bénéficié d’une telle longévité. Homme de Bourguiba, gouvernant sous Ben Ali, il n’en était pourtant ni l’ombre ni le simple exécutant. Proche et lointain à la fois, avec méthode, il savait être patient, jouait du temps et de l’espace politiques et défendait sa marge de manœuvre. Au lendemain de la révolution, il s’incline devant le verdict des urnes, mais ne désarme pas. Il sera alors le premier à appeler et à agir dans le sens d’une résurrection de l’esprit du parti du Destour». Un livre qui viendra enrichir le catalogue de l’éditeur dans ce genre de publication qu’on qualifiera de capitale pour la mémoire de ce pays. Un livre qui répond à une catégorie de lecteurs avides de connaître ceux qui ont contribué à l’histoire de leur pays … Justement par les livres et pas par les news colportées sur les réseaux sociaux.